Réussite professionnelle : Comment j’ai arrêté de subir ma vie, mon parcours de 32 à 70K ?

Aujourd’hui, j’ai l’honneur de vous plonger dans le récit inspirant de Vanessa, une battante au parcours édifiant qui a su transformer les obstacles en tremplins vers la réussite professionnelle. À 40 ans, Vanessa est non seulement la fière maman de deux enfants mais aussi Contrôleuse interne dans le secteur exigeant de la bancassurance. Armée d’un Bac+2 en Action Commerciale, elle a su démontrer qu’avec persévérance et stratégie, le manque de diplômes supérieurs ne définit pas les limites de notre potentiel.

Sommaire

Les débuts

Vanessa, merci de partager ton histoire avec nous. Raconte-nous, quels ont été tes premiers pas dans la vie active, quels sont les défis que tu as rencontrés au début de ta carrière et comment ont-ils façonné ta carrière ?

Je me suis lancée dans la vie active juste après mes 20 ans, armée d’un Bac+2 en Action Commerciale. J’ai débuté mon premier emploi dans le secteur de la bancassurance avec un salaire modeste de 20 000 euros annuels, mais j’étais déterminée à progresser.

J’ai passé 12 années au sein de cette première entreprise et j’ai évolué sur quatre postes différents. J’y ai gravi les échelons jusqu’à devenir manager d’une équipe de huit personnes. Mais malgré l’avancée de mes missions et de mes responsabilités, je me trouvais dans une position inconfortable. J’avais toujours un statut non-cadre avec un salaire qui ne reflétait pas mon rôle, à 30 000 euros annuels. Lorsque j’ai tenté de négocier un statut et une rémunération qui correspondait vraiment à ma valeur sur le marché, la direction a bien reconnu que j’étais sous payée mais ils ont estimé que l’écart à rattraper était trop grand pour être comblé. En gros c’était ma faute, j’avais mal négocié à l’arrivée, je venais de « trop loin » la situation ne pourrait pas être corrigée en interne. Et concernant le passage à un statut cadre, sans Bac+5 ce n’était pas du tout envisageable.

Et à quel moment ta situation professionnelle a commencé à être source de frustration ? Quand as-tu commencé à avoir des doutes et comment les as-tu surmontés ?

En 2017, face à cette impasse, j’ai pris la décision de changer d’air et d’intégrer une autre société. Sans négociation, j’ai été accueillie avec une offre de 39 000 euros annuels, plus des primes d’intéressement et de participation (environ 10K par an), ce qui représentait un bond significatif par rapport à mon précédent salaire. C’était une période où je ne savais pas forcément ce que je valais et où je vivais toujours un peu déconnectée des réalités du marché du travail et de la négociation salariale. J’ai passé 5 ans dans cette entreprise et pendant les 4 premières années je n’ai jamais cherché à négocier. J’étais très satisfaite d’avoir obtenu cette première hausse salariale si bien que je ne me suis jamais posée de questions, j’ai accepté les primes régulières en guise d’augmentation annuelle, sans que mon salaire de base ne soit jamais réévalué.

Mais vers la fin 2021, j’ai commencé à ressentir un malaise grandissant vis-à-vis de ma situation professionnelle. Malgré une évolution de carrière que beaucoup qualifieraient de réussie, un sentiment d’injustice a commencé à s’installer, alimenté par le constat d’une rémunération qui n’était pas alignée avec ma valeur sur le marché. J’étais dans une entreprise où, malgré tout mon engagement et mes réussites, je n’avais jamais bénéficié d’une véritable augmentation de salaire. Cette stagnation salariale devenait d’autant plus difficile à accepter que je prenais conscience, notamment grâce aux réseaux sociaux et à des comptes inspirants comme le tien, de l’importance de se battre pour être justement rémunérée. A ce propos, ton compte a été un rayon de soleil durant cette période. Tu as cette capacité à nous mettre gentiment des petits coups de pied aux fesses. Ça m’a permis de me rendre compte qu’effectivement il fallait que je négocie mon salaire et que je m’informe mieux sur mes droits.

C’est ainsi qu’armée d’un peu plus de connaissances et d’un brin de courage, j’ai décidé de franchir le pas en demandant officiellement une augmentation.

Déclic et Changements

Quel a été le résultat de cette demande d’augmentation ? Cela a-t-il constitué un instant décisif dans ta carrière ?

J’ai dû attendre début 2022, pour avoir un retour à ma demande d’augmentation, et la réponse tout sourire de ma direction a été une véritable douche froide : l’augmentation proposée ne représentait même pas 2% de mon salaire. Pour moi, qui étais désormais mieux informée et consciente de la valeur de mon travail sur le marché, ce geste a été perçu non seulement comme une dévaluation de mon engagement mais aussi comme un signal clair que mes aspirations professionnelles et financières ne seraient jamais pleinement satisfaites dans ce contexte.

Cette prise de conscience a agi comme un véritable électrochoc. Certes, j’avais été très déçue par cette annonce mais elle a eu un effet libérateur. Elle m’a poussée à reconsidérer ma trajectoire professionnelle au sein de cette structure et à envisager sérieusement d’autres opportunités. C’était un moment décisif, un point de bascule où j’ai compris que pour atteindre mes objectifs professionnels et personnels, il fallait que je prenne les choses en main et que je me lance à la recherche de ce que je méritais vraiment.

J’ai donc commencé à me mettre à l’écoute du marché, à évaluer mes options, et surtout, à me préparer pour de futures négociations, armée cette fois de la conviction que je ne devais pas me contenter de moins que ce que je valais sur le marché du travail. Ce fut un vrai tournant.

Est-ce que tes changements de poste ont été faciles ? Y-a-t-il eu des moment plus difficiles à gérer dans ta carrière ?

Changer de job n’a pas été de tout repos, surtout que le timing a parfois été compliqué. J’étais en pleine construction de maison, un projet qui te demande une stabilité financière de fer, et là, bam, je perds l’atout des trois derniers bulletins de salaire. Sans parler de mes bouts de chou encore tout petits et de soucis de santé qui se sont invités à la fête. En gros, la tranquillité, je ne connaissais pas. Mais, comme on dit, qui ne tente rien n’a rien.

Je me souviens qu’à l’annonce de changements de boulot, certaines personnes de mon entourage me prenaient pour une malade mentale (rires) ! Pourtant, je savais ce que je faisais. Sortir de ma zone de confort était la seule façon de viser plus haut, surtout avec mon diplôme de Bac+2 qui, aux yeux de certains, me mettait directement sur la touche face aux exigences de Bac+5 souvent demandées pour les postes qui m’intéressaient.

Cette fixation sur les diplômes m’a vraiment fait douter. Chaque annonce qui précisait Bac+5 requis, me rappelait ce que je n’avais pas, me faisant me sentir moins légitime. J’ai même envisagé de reprendre les études pour décrocher ce fameux Master. Mais quand ? Entre les enfants, le travail et tout le reste, j’ai dû faire des choix. Alors, j’ai opté pour une autre stratégie : accumuler les certifications. Je me suis dit : « Si je ne peux pas jouer sur le terrain des diplômes, je vais me rendre indispensable autrement. » Et ça a fonctionné.

Ce qui m’a poussée à ne pas lâcher, c’était cette idée : « Vanessa, tu n’as rien à perdre. » Oui, ça a été un combat, parfois même contre moi-même et mes propres doutes. Mais aujourd’hui, l’absence de Master n’est plus une barrière. Je postule désormais sans hésiter aux offres qui exigent un Bac+5, et tu sais quoi ? Ça marche. Cela prouve bien que ce n’est pas le diplôme en lui-même qui compte, mais ce que tu es capable de faire et la manière dont tu te présentes.

A contrario, as-tu trouvé du soutien, des personnes qui t’ont aidée à avancer ?

Oh, totalement, j’ai eu la chance de trouver du soutien, surtout là où je m’y attendais le moins. Les réseaux sociaux, par exemple, ont été une véritable mine d’or d’informations et de motivation. Une des pépites que j’ai découvertes, c’est la masterclass que tu as organisée en mai dernier, je me souviens encore l’écouter dans la voiture sur la route de mes vacances. Elle m’a ouvert les yeux sur toute cette dynamique de négociation entre employeur et salarié, au fond ce sont des transactions financières. Cette prise de conscience a été un déclic, ça a boosté ma confiance en moi et ma légitimité, vraiment.

Et puis, un chasseur de têtes m’a vraiment aidé pour réaligner ma rémunération avec le marché. Avant lui, j’avoue, j’avais une vision assez floue de ce que je valais sur le marché. Je me disais que comme je n’avais pas de bac+5 c’est normal que j’aie un peu moins en termes de salaire. Il m’a confirmé ma légitimité à demander plus, c’est même lui qui a décidé de présenter ma candidature avec un salaire de 57 000€ annuels, une somme que je n’aurais jamais osé demander seule. Et tu sais quoi ? L’offre finale de l’employeur a même dépassé mes attentes, s’élevant à 60 000€. A la fin du process, il m’a d’ailleurs confirmé que j’étais désormais « dans les normes du marché pour mon profil », et je ne te cache pas que ça a été un moment fort, une sorte de validation de tout le chemin parcouru.

Résultats et enseignements

Quelle est la réussite dont tu es la plus fière et comment l'as-tu atteinte ?

Parmi les réussites qui me rendent le plus fière, il y a sans aucun doute ma toute première négociation salariale réussie en totale autonomie. Avant cela, je n’avais jamais réellement négocié. Je me contentais de demander et d’accepter ce que l’on me proposait. Après un an dans l’entreprise qui m’avait recrutée à 60 000€ annuels, j’ai décidé de chercher ailleurs, fortifiée par une nouvelle confiance en moi et une conscience accrue de ma valeur. Cette fois, j’étais résolue à négocier mon salaire pour cette nouvelle aventure professionnelle de manière bien plus stratégique. Lorsque la question de mes prétentions salariales est arrivée, j’ai osé demander à l’entreprise de préciser son budget. Leur première proposition fut déjà très attrayante : 67 000€ annuels plus un bonus variable de 10%, avec des avantages supplémentaires. C’était un excellent point de départ, mais je me suis rappelé un principe essentiel que tu nous donnes : « Ne jamais accepter la première offre ». Alors, j’ai décidé de pousser la négociation plus loin, en mettant en avant des arguments solides concernant la classification et le salaire, tout en mentionnant également que j’avais d’autres process de recrutement bien avancés en cours. La réponse de la RH m’a marquée : « Je comprends, je vais voir ce que je peux faire, mais je ne pourrai pas aller au-delà de 70 000€. » Intérieurement, j’ai souri. Même 68 000€ auraient été fantastiques, mais atteindre les 70 000€ dépassait nettement mes attentes. J’ai joué la carte de la modération, en la rassurant, pas de problème je n’espérais pas plus de 70 000€, et finalement, ils sont revenus avec une offre à 70K plus le changement de classification que j’avais demandé. C’était une victoire personnelle immense. Auparavant, je n’aurais jamais osé agir ainsi, de peur d’être mal vue ou que ma candidature soit rejetée. Mais cette expérience a prouvé le contraire. Non seulement ma démarche a été respectée, mais elle a aussi été valorisée durant le processus de recrutement.

Que dirais-tu à la Vanessa d’il y a quelques années, surexploitée et sous payée et qui ne se serait jamais doutée qu’un tel parcours professionnel l’attendait ?

Je lui dirais : Vanessa, n’aie pas peur et lance-toi ! Crois en toi, parce que tu débordes de valeur et de potentiel ! Oui ça demande du travail alors c’est le moment de te retrousser les manches et de réclamer ce qui t’est dû. Prends le temps de t’informer et de te former. Comprendre tes droits, c’est fondamental. Il y a énormément de choses qu’on ne nous a pas appris, mais aujourd’hui, les ressources ne manquent pas. Des comptes comme Check Ta Paie et tant d’autres sont là pour t’éclairer.

Peu importe tes faiblesses, ne sous-estime jamais ce que tu apportes à la table. Avec tes compétences et ton savoir-faire, tu n’as absolument rien à perdre en te mettant en avant. Fais abstraction des voix sceptiques ou de ceux qui essaient de te tirer en arrière. Avance et agis selon tes convictions !

Quelle leçon essentielle voudrais-tu partager avec ceux qui sont actuellement coincées dans une situation professionnelle qui les frustrent ?

Je comprends, c’est rassurant de rester dans sa zone de confort. Là où on a nos habitudes, on connaît déjà les rouages, l’ambiance, les collègues. On se dit qu’on a trouvé notre petit confort malgré les défauts. Mais en réalité, si on creuse un peu, on se rend compte qu’une grande partie de notre frustration vient souvent de notre salaire qui ne reflète pas notre valeur. Et je le vois autour de moi, des gens mécontents de leur situation mais qui, par peur ou par habitude, restent immobiles. Ils se plaignent sans agir, et ça finit par empoisonner leur quotidien.

Ma sœur m’a dit un jour une phrase que je trouve très belle et très vraie : « Tu n’es pas un arbre, si la situation ne te convient pas, pars. » Et elle avait tellement raison. On a le droit de vouloir mieux, de vouloir être reconnu à notre juste valeur. Si ton boulot actuel ne te donne pas ce que tu mérites, alors oui, il est temps de regarder ailleurs.

Rappelle-toi : ton entreprise va toujours prioriser ses intérêts avant les tiens. C’est logique, c’est le jeu. Mais ça signifie aussi que tu dois faire de même. Protège tes intérêts, valorise-toi et n’hésite pas à partir si tu sens que c’est ce qu’il faut faire pour ton bien-être et ton épanouissement professionnel.

Mille mercis pour ton généreux partage. Qu’est-ce qui a changé pour toi désormais Vanessa ? Pourquoi as-tu accepté de témoigner et de partager ton parcours ?

Pendant trop longtemps j’ai été exploitée, et un jour j’ai décidé de ne plus subir ma vie.

En l’espace de six ans, ma rémunération a plus que doublé, passant de 32K à plus de 70K annuels. Ce voyage n’a pas seulement transformé mon bulletin de paie ; il a révolutionné ma vision de moi-même et de ma carrière. Aujourd’hui, je suis à un point où je comprends précisément ma valeur sur le marché du travail et je m’assure de rester constamment informée. Cette prise de conscience a profondément modifié ma façon d’aborder la recherche d’emploi et la négociation salariale. Je suis beaucoup plus confiante maintenant, au point où si une offre ne reflète pas ma valeur, je ne prends même pas la peine de postuler.

Ce changement a également eu un impact significatif sur ma vie personnelle. Mes rêves et mes projets de vie, qui semblaient avant flous et lointains, prennent désormais concrètement forme et deviennent réalité.

Je partage mon expérience sans hésiter, avec celles et ceux qui ont la volonté et la détermination de changer leur situation. Je me rappelle combien j’aurais apprécié entendre un témoignage similaire dans mes moments de doute. Savoir qu’il est possible de surmonter les obstacles et de réussir, même quand les cartes semblent être empilées contre nous, peut vraiment faire toute la différence.

Si mon parcours peut inspirer, éclairer ou motiver ne serait-ce qu’une personne sur la possibilité d’une évolution professionnelle positive, alors partager cette histoire en vaut la peine. C’est un rappel que, peu importe d’où l’on vient, avec de la détermination, de l’information, et un peu d’audace, le potentiel de croissance est immense.

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2 réflexions sur “Réussite professionnelle : Comment j’ai arrêté de subir ma vie, mon parcours de 32 à 70K ?”

  1. Le témoignage de Vanessa est plus qu’inspirant d’autant plus que je me retrouve complètement dedans travaillant également dans le secteur de l’assurance.
    Le manque de reconnaissance et mes demandes d’augmentation qui restent lettres mortes. J’ai réussi à négocier le financement d’une formation pour un Master. Mais malgré l’obtention de mon diplôme, aucune augmentation ni revalorisation salariale 😔

  2. Stéphanie

    Bonjour Michelle,
    Nous sommes très heureuses de voir que ce témoignage de Vanessa ai pu t’inspirer autant.🤗
    Et nous espérons sincèrement que tout ton investissement finisse par payer.
    Très belle journée
    Stéphanie, CCM Check Ta Paie ✨

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